Anonyme
J’avais quatorze ans .
J’étais en vacances chez des amis de ma mère.
À mon réveil un flux visqueux et rouge ,déjà desséché colle à ma peau et
s’étale indécemment sur le drap blanc .
Ma première rencontre avec le s menstruations dans le silence du petit jour ;
Je suis seule, j’ai honte .
Je m’empare de l’une de mes robes que je fourre comme je peux dans ma culotte.
Je commence ma journée comme si de rien n’était.
Le sang sèche, mes cuisses sont écorchées par la rugosité du flux asséché.
Toute la journée comme si de rien n’était , je m’adonne aux jeux naïfs et quotidiens que je partage avec les autres enfants de la maisonnée.
Mes draps le soir sont changés par mes hôtes.
Aucune parole n’est échangée.
J’avais heureusement déjà entendu parler des règles par mes compagnes d’école.
Après trois, quatre jours de souffrance, de solitude, de honte tout s’arrête.
Les vacances se poursuivent.
Je retourne chez moi .
Sans un mot ma mère m’achète des serviettes en tissu que j’utilise comme je peux, qu’elle lave et étend sur la corde à linge.
Plus tard , le nombre de serviettes augmente.
Nous sommes quatre sœurs.
Silences .
Je grandis, je me marie.
Ma fille un beau jour dévale les escaliers : Maman j’ai mes règles.
Aucun mot ne sort de ma bouche.
Ma fille repart en silence .
Silence !
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