Témoignages

Anonyme

Bienvenue ma fille,

Je me sens femme en ce jour où ma fille m’apprend qu’elle a ses règles.
Je me sens privilégiée qu’elle vienne vers moi, touchée par sa confiance, notre complicité.
Je suis heureuse de sentir qu’elle n’a pas peur, qu’elle était prête, et qu’elle le vit de manière tellement naturelle qu’elle se sent libre d’en parler à son père également.

Je réalise qu’accompagner ma fille dans sa féminité représente une étape très forte dans ma propre vie de femme.

J’ai beaucoup pensé à ce jour. Je m’imaginais la larme nostalgique au bord des yeux. Et c’est un sourire surpris qui fait émerger un sentiment inattendu mais bien plus juste : la joie de voir ma fille passer un nouveau cap dans sa vie. Je mesure la chance de pouvoir l’aider à se connecter à sa nature et à des énergies nouvelles.

J’ai toujours apprécié les légendes anciennes, ces histoires qui donnent une place particulière à la femme, en tant que personnage sacré connecté à une grande sagesse et des forces mystérieuses. J’aime cette idée que notre nature nous donne accès à une puissance précieuse et singulière.

Comme pour beaucoup de femmes j’imagine, avoir ses règles n’est pas toujours une partie de plaisir. Toutes mes amies ont des souvenirs plus ou moins embarrassants, souvent douloureux, liés à ces périodes du mois.

En ce qui me concerne, je dois affronter différents symptômes en fonction de la phase du cycle que je traverse : hypersensibilité, fatigue, baisse ou augmentation de la libido, humeurs changeante, douleurs dans la zone du bas ventre mais aussi au niveau des seins. Mais si les règles durent quelques jours, les cycles menstruels de la femme durent en moyenne 28 jours, et pendant toute la durée du cycle la femme est habitée, tour à tour, par différentes versions d’elle-même.

Pour moi il y a un revers positif à cette médaille que nous méritons chaque mois : j’ai lu qu’une étude avait fait des recherches sur l’influence de la progestérone et des œstrogènes sur deux parties du cerveau : l’hippocampe, qui joue un rôle central dans les relations sociales, et l’amygdale, qui décode les émotions, en particulier la peur. Ainsi, au moment du pic d’œstrogènes (entre le neuvième et le douzième jours du cycle), l’imagination, la mémoire et l’aptitude à vivre en société seraient boostées. Après le quatorzième jour, lors que le taux d’œstrogènes diminue, les femmes seraient plus détendues.

J’ai également entendu parler du parallèle ancestral des traditions amérindiennes et latines qui comparent les quatre saisons du cycle féminin aux quatre saisons du cycle terrestre. Quel que soit l’angle choisi, il est évident que les fluctuations hormonales nous influencent sur le plan physique et psychologique. 

Là, je parle des moyennes, de lectures, de moi, mais chaque femme est unique, chacune son rythme et ça manière d’appréhender son rapport au cycle menstruel. Et j’ai hâte que ma fille se découvre dans son unicité.

Je n’ai pas encore apprivoisé mes phases, et je ne suis pas encore à 100% en accord avec elles. Et elles changent avec l’âge. Mais je suis de plus en plus à l’écoute de mon corps. Je me souviens d’un premier déclic quand j’ai su que j’étais enceinte : lorsque j’ai clairement compris que mon corps exprimait ses besoins alimentaires pour le bien-être de mon bébé et le mien.
Et aujourd’hui je sens que je m’apprête à écouter encore plus profondément.

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